Même si les comparaisons d’un mois par rapport à un autre ne sont pas les plus pertinentes, pas besoin de s’intituler criminologue pour comprendre que la situation se dégrade. La Préfecture de police suggérait jusqu’alors que ces mauvais résultats étaient la conséquence d’un truquage, des crimes et délits ayant été occultés des bilans l’an dernier, selon elle, ce qui fausserait la comparaison avec 2013. «Mais combien aurait-il fallu retirer de jours dans les comptages pour expliquer 60% d’augmentation des cambriolages?», réagit un haut fonctionnaire proche de Nicolas Sarkozy. Lui se dit «atterré par la vitesse à laquelle se disloque le dispositif sécuritaire mis en place par la précédente majorité». Les causes de cet embrasement statistique tiennent visiblement à un phénomène objectif. «De véritables razzias sont réalisées par des gangs hyperactifs liés au crime organisé», assure un commissaire de police parisien. Des réseaux serbes, notamment, seraient à l’œuvre. Sans parler des méfaits d’une délinquance itinérante, composée souvent de mineurs, que la police traque sans relâche, mais que la justice peine à sanctionner.
Jurisprudence européenne
La police elle-même accuse une baisse de régime impressionnante. Ainsi, les infractions relevées par l’activité des services, les fameuses Iras, qui traduisent la capacité d’initiative des unités sur le terrain, ont diminué à Paris de 2700 faits en février 2012 à 1700 faits environ en février 2013, soit une baisse de 37%.
Il faut dire que la transposition de la jurisprudence européenne relative aux clandestins a conduit la police à lever le pied sur les infractions à la police des étrangers, ceux-ci ne pouvant plus être placés en garde à vue au seul motif qu’ils enfreindraient les règles de séjour en France. «Le problème, c’est que cette limitation des pouvoirs de police intervient au moment même où l’on constate un afflux massif d’immigrés en situation irrégulière en provenance de Roumanie ou de Bulgarie notamment», déplore un membre du Syndicat des cadres de la sécurité intérieur (Snop-SCSI, classé à gauche et majoritaire chez les officiers de police).
La situation en banlieue n’est guère plus reluisante. Dans l’ensemble de l’agglomération parisienne, les cambriolages d’habitations ont frôlé les 2900 faits en février dernier, soit une hausse de 34%!
Source Le Figaro
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